1. Bonjour Laure, pouvez-vous vous présenter ?

Laure Kepes –
Directrice de la collecte de fonds
2. Pouvez-vous nous présenter brièvement Café Joyeux ? Quelle est la génèse du projet ?
Café Joyeux a été créé par Yann et Lydwine Bucaille. Leur projet est né d’une rencontre lors d’une sortie en mer en 2014 sur l’Ephata, un catamaran qu’ils avaient fait construire pour proposer à tous les exclus de la société un moment de partage et de joie loin des contraintes quotidiennes. Théo, jeune avec un syndrome autistique, a alors demandé un job à Yann Bucaille, qui n’a pas pu lui répondre positivement. Mais la demande de Théo a touché Yann, car ce que veut Théo, c’est ce qu’il mérite : une place pleine et entière dans la société, une reconnaissance de sa valeur. Pas de quoi l’occuper une journée, mais toute sa vie, pour contribuer, comme nous tous, à la richesse de notre pays. Le premier Café Joyeux est ainsi né à Rennes en 2017.
Aujourd’hui en France, près de 1% de la population, soit près de 800 000 personnes sont en situation de handicap mental et cognitif. Pour autant, seuls 0,5% d’entre elles travaillent en milieu ordinaire, c’est une situation alarmante car ces personnes sont mises à l’écart de la société et éloignées de l’emploi. Café Joyeux veut faire bouger les lignes : nous voulons changer le regard sur le handicap et montrer que ces personnes sont capables, comme tout le monde, de participer à la vie économique et sociale du pays. Notre raison d’être ? L’inclusion de la fragilité dans le monde par le travail et la rencontre. Pour pouvoir accomplir cette mission, nous avons décidé d’ouvrir des cafés-restaurants en plein centre-ville. Café Joyeux, c’est donc la première famille de cafés-restaurants qui forme et emploie des personnes en situation de handicap mental au cœur de nos villes et de nos vies ! Les équipiers joyeux sont tous embauchés en CDI et sont, en parallèle, formés en apprentissage pendant deux ans à un diplôme reconnu par l’Etat d’agent polyvalent de la restauration. Aujourd’hui, Café Joyeux a ouvert dix cafés en France et un à l’étranger, à Lisbonne, qui emploient plus d’une centaine d’équipiers joyeux et une soixantaine de skippers, managers et encadrants.
3. Quel est votre plan de développement à moyen terme ?
Notre ambition est d’ouvrir entre 25 et 30 cafés-restaurants d’ici 2025, qui emploieront environ 300 équipiers joyeux en CDI. En plus d’être un objectif chiffré, nous souhaitons avoir un impact très positif sur la vie de ces personnes, mais aussi des managers. 91% des équipiers se sentent plus heureux, 97% se sentent plus fiers, et 73% se sentent plus intégrés dans la société grâce à leur travail. Plus que jamais, nous voulons montrer que ces personnes en situation de handicap mental et cognitif ne sont pas des poids pour la société, mais des personnes qui peuvent créer de la valeur, et qui peuvent et veulent travailler. Ce ne sont pas des personnes déficientes, au contraire ! Ce sont des talents et des compétences en devenir lorsqu’on leur en donne l’opportunité. Avant leur arrivée, la plupart de nos employés n’ont jamais travaillé ou alors très peu. Café Joyeux mise sur eux pour qu’ils puissent progresser professionnellement et personnellement. C’est essentiel pour renverser le regard porté sur le handicap.
4. Quel est le modèle économique de Café Joyeux ? En quoi votre modèle économique est-il vertueux (entreprise/association) ?
5. Votre réseau de partenaires et mécènes représente globalement combien d’acteurs ? Pouvez-vous nous en présenter quelques-uns ?
6. Votre avis sur les entreprises participantes aux Challenges OuiLive pour soutenir Café Joyeux ?
Participer à un Challenge OuiLive, c’est pouvoir se sensibiliser à la problématique de l’insertion professionnelle des personnes qui ont des capacités et du talent qui nécessitent d’être révélés. C’est aussi un bon moyen de fédérer en interne et de soutenir évidemment Café Joyeux. Cela permet aussi de connaître le projet de plus près pour tous ceux qui, par exemple, n’ont pas encore de Café Joyeux près de chez eux et qui n’ont pas encore passé la porte de ces derniers. C’est une très belle façon de pouvoir appréhender l’inclusion.
7. Avez-vous des projets qui nécessitent des fonds actuellement ?
8. Un mot à adresser aux lecteurs ?
Soutenir Café Joyeux, c’est soutenir un projet innovant, c’est transformer de manière très concrète la vie de personnes auxquelles on a toujours dit : “ce n’est pas possible, tu ne sers à rien, tu ne peux rien faire”. Renversons la tendance et montrons que non seulement c’est possible mais que ça marche ! En effet, nos cafés commencent à être rentables, notre modèle économique fonctionne et vous pouvez le voir en passant la porte de n’importe quel Café Joyeux, tout simplement. Nous vous invitons à y venir prendre un café, une soupe ou encore une quiche et d’échanger avec les équipes. C’est la rencontre qui permet de changer le regard. Sinon, vous pouvez aussi boire du Café Joyeux. Et oui, nous avons une marque de Café, Joyeux, servi avec le cœur disponible sur notre site (www.cafejoyeux.com) : on peut y commander du café en grains, moulu ou en capsule. 100% des bénéfices de la vente permet de soutenir l’emploi et la formation des personnes en situation de handicap.

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