1. Bonjour Lotfi, pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, je m’appelle Lotfi Ouanezar, et je suis directeur général d’Emmaüs Solidarité.

2. Pouvez-vous nous raconter brièvement l’histoire d’Emmaüs, et nous rappeler la genèse du projet ?

Emmaüs solidarité est une association qui est née suite à l’appel de l’Abbé Pierre, le 1er février 1954 : un appel qui est survenu à la suite d’un hiver très froid en France.

Lotfi Ouanezar, directeur général d’Emmaüs Solidarité

Lotfi Ouanezar – Directeur Général d’Emmaüs Solidarité

L’Abbé Pierre avait rencontré une femme qui venait justement d’être expulsée de son logement. À ce moment, il s’est dit qu’il n’était plus possible de continuer dans cette indignation et a donc lancé le fameux appel radiophonique, qui a immédiatement interpellé la société, les politiques et surtout les citoyens. Le message était clair : personne ne doit vivre dans la rue. C’est à partir de ce moment-là, que l’association fut créée. Malheureusement, à l’heure actuelle il y a encore en France 12 millions de personnes en situation de précarité, et 300 000 personnes sans domicile fixe.

3. Quelles sont les différentes missions menées par Emmaüs Solidarité ?

Emmaüs solidarité mène plusieurs missions. Nous gérons en tout 118 services, dont les premiers maillons de la chaîne sont les maraudes et les accueils de jour. Notre mission est d’accueillir les personnes les plus précaires, et les accompagner. Nous accueillons donc 6 000 personnes par jour : des familles, des hommes ou des femmes isolés, des couples. Nous leur donnons accès à l’hygiène (douche, toilettes), du café, et nous leur permettons de rencontrer un travailleur social pour demander une place d’hébergement ou de logement. Aujourd’hui 900 salariés travaillent avec des personnes fragiles.

On a également des missions transversales qui sont axées sur la santé physique et psychique, la formation et l’apprentissage de la langue, mais aussi sur la culture et la citoyenneté.

4. Emmaüs Solidarité représente 78 centres d’hébergement d’urgence, 4 maraudes, et 15 accueils de jour. Combien de personnes accueillez-vous et combien de temps restent-elles dans ces structures ?

On accueille quotidiennement 6 000 personnes : des hommes, des femmes, des jeunes et des moins jeunes : les profils sont très variés. Sur ces 6 000 personnes accueillies, certaines personnes restent quelques jours, d’autres quelques mois, et d’autres plusieurs années. Tout dépend de la situation de la personne, et de son parcours. Dans les hébergements d’urgence les personnes accueillies restent environ 12 à 14 mois, dans les centres de réinsertion sociale la durée est plutôt de 36 mois, et une moyenne de 45 mois dans ce qu’on appelle les pensions de famille.

5. Pouvez-vous nous parler de votre réseau d’entreprises partenaires et mécènes ? Comment ces entreprises peuvent-elles prendre part dans cette lutte contre la précarité ?

Le travail avec les entreprises est très important, puisqu’il va compléter le travail avec les pouvoirs publics. Les entreprises ont un rôle à jouer auprès des associations, et notamment auprès d’Emmaüs Solidarité. Ça peut être comme ce qui a été fait avec OuiLive, c’est-à-dire mettre en place des opérations solidaires comme celle de Noël, qui consistait à équiper nos maraudeurs et accueils de jour de duvets et de vêtements. Ce type d’opération est très appréciable !

Les entreprises peuvent aussi aider en faisant du mécénat de compétences. Il y a parfois des salariés qui viennent passer du temps auprès de l’association, pour comprendre le fonctionnement et y apporter une plus-value. On a également des entreprises qui donnent du foncier. Cela nous permet de transformer des locaux en centres d’hébergement. Il est aussi possible pour les entreprises de contribuer de manière financière, notamment via une fondation.
Enfin, on a un cinquième levier qui est l’emploi. On a une partie de notre public qui peut intégrer une entreprise, les entreprises peuvent donc former et embaucher. C’est important d’avoir cette relation de confiance entre le secteur associatif et les entreprises.

6. C’est la deuxième année que Emmaüs s’associe à OuiLive pour le Challenge Noël Solidaire. Pourquoi avoir décidé de vous associer à cet événement ?

On s’est associés tout d’abord parce qu’il y a une relation de confiance qui s’est établie avec OuiLive. Et deuxièmement parce qu’il y a un réel intérêt d’avoir des articles divers pour les personnes à la rue. Le feeling est bien passé et l’opération a été très bien menée par OuiLive.

Je trouve aussi que OuiLive a joué un rôle d’intermédiaire entre nous et les entreprises, ce qui est intéressant pour nous qui avons moins le temps de nous occuper de cette partie-là.

7. Cette année, le Challenge Noël Solidaire a rassemblé plus de 40 entreprises. Quel a été l’impact pour les personnes en situation de précarité ?

Cette opération nous a permis d’acheter plusieurs kits de survie que l’on a distribués. On les distribue au fur et à mesure sur trois mois. Cela nous a permis d’équiper nos 4 équipes de maraudes de gants, de bonnets, d’écharpes et de doudounes, en plus des sacs à dos et kits de survies. À chaque fois, ce qui est intéressant c’est la rencontre entre le maraudeur et la personne qui est à la rue.

Suivez l’interview sur la chaîne YouTube de Sud Radio :

Clara Lapeyronie, Content Manager chez OuiLive

Par : Clara Lapeyronie

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