1. Bonjour Martin, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Martin Colognoli, je suis de formation en biologie marine, écologie marine et aquaculture. J’ai toujours été passionné par les milieux aquatiques et par tout ce qui est sous l’eau, que ce soit de l’eau douce ou de l’eau de mer. Après mes études, je suis parti travailler en Indonésie dans une ferme d’exportation de poissons tropicaux et de coraux pour les aquariums. Ça a été un travail intéressant, mais qui n’était pas du tout en accord avec la cause et les valeurs que je défendais. Dans ce travail j’ai pu apprendre la culture du corail, parce qu’il y avait aussi du prélèvement de poissons sauvages et de l’élevage de coraux (puisque le prélèvement en milieu naturel était interdit). J’ai réfléchi à comment trouver un chemin dans la vie qui soit passionnant et dont je puisse faire un métier, et l’idée m’est venue de faire l’inverse de ce que je faisais auparavant : impliquer les pêcheurs pour protéger les récifs coralliens.  

Je suis également passionné de photographie, et j’allie ça dans Coral Guardian. L’image est très présente dans l’association.

Martin Colognoli, fondateur de l'association Coral Guardian

Martin Colognoli – Co-Fondateur & Directeur de l’association Coral Guardian

2. Pourquoi vous êtes-vous engagé personnellement dans la protection des récifs coralliens ? 

Mon engagement vient de mes expériences de vie. Pendant mes études, j’ai travaillé sur le corail de façon théorique, ensuite je me suis retrouvé dans cette ferme d’exportation, et la logique a voulu que je prenne cette direction.

3. Pourquoi avoir choisi de participer au Challenge SEDD 2021 ?

Le corail est un animal marin, qui occupe 0,2% de la surface des océans. Ils ont un rôle de préservation de la biodiversité : 25% des espèces marines se trouvent dans les récifs coralliens. En conservant la biodiversité, ils offrent de la nourriture aux humains à proximité, mais également une protection des côtes en absorbant l’énergie des vagues qui pourraient détruire les villes et villages côtiers. Ils ont également un intérêt pour l’avenir pharmaceutique : chez les coraux il y a de nombreuses molécules qui pourraient traiter des maladies infectieuses notamment. 

Les coraux sont des organismes témoins du changement climatique. Ils existent depuis 500 millions d’années, et s’adaptent très mal aux changements rapides de conditions. Ce seront les premiers organismes à disparaître de façon massive si la situation ne change pas. Ce sont des témoins de la qualité de l’environnement général de la planète. 

4. Quels sont les risques d’une forte diminution voire d’une disparition des coraux ?

Si les coraux venaient à disparaître, on aurait une énorme perte de biodiversité, et donc des problématiques de pêche et de ressources alimentaires. En allant plus loin, on pourrait même imaginer des problématiques de famine et de déplacement de populations. 

Si les récifs sont détruits à cause du réchauffement climatique, ils ne protègeront plus les côtes. Lors des tempêtes, les vagues entreraient sur la côte, en mangeant le sable et la partie derrière les récifs, et attaqueraient les villes et villages. Encore une fois, il y aurait donc une problématique de logement et de déplacement des populations.

5. Pouvez-vous nous présenter Coral Guardian ?

 

Coral Guardian est une association qui existe depuis 2012, et dont la mission principale est la protection et la restauration des récifs coralliens à travers l’implication des communautés locales et internationales. 

On travaille sur 3 axes différents : 

  • La conservation marine participative : impliquer les communautés dépendantes des coraux, en les formant à travailler à plein temps pour protéger et restaurer les coraux, et sensibiliser les communautés locales.
  • La sensibilisation du grand public : sensibiliser le plus grand nombre aux problématiques des récifs coralliens, puisqu’ils sont détruits localement, mais aussi globalement à travers le réchauffement climatique. 
  • La science : améliorer nos techniques de terrain à travers l’observation, contribuer à aider les universités dans la recherche fondamentale ou appliquée sur le fonctionnement du corail, et vulgariser les articles scientifiques pour les transmettre au grand public.

6. Quelles sont les différentes actions menées par Coral Guardian ?

 

Nous avons deux programmes de terrain : 

  • Un programme en Indonésie, à côté du parc national de Komodo sur l’île de Flores, où l’on travaille avec un petit village de pêcheurs de 700 habitants. L’objectif est d’impliquer une partie de ce village. On embauche 8 personnes à plein temps à travers l’association locale pour protéger la zone : il y a un roulement sur la zone de protection, pour que le récif soit protégé 24h/2H 7j/7. Ces gens sont formés pour protéger et restaurer les récifs, connaître les coraux, maintenir les récifs en bonne santé, sensibiliser les touristes et toute autre partie prenante. 
  • Un programme en méditerranée : similaire au programme en Indonésie, avec quelques nuances dues aux traditions locales. Ce n’est pas un récif corallien, ce sont des écosystèmes coralliens, mais ils ont tout autant d’importance. L’objectif est le même : impliquer les locaux pour protéger et restaurer les coraux, sensibiliser, et nettoyer les fonds (filets de pêche, plastique…). 

Ensuite, nous avons des actions de sensibilisation : 

  • Une exposition photographique au musée océanographique de Monaco, disponible jusqu’en janvier 2022. Mes photos ainsi que la présentation de l’association y figurent pour sensibiliser le grand public. 
  • Un kit de sensibilisation donné à des bénévoles pour sensibiliser dans des clubs de plongée, dans des écoles, etc. 

 

7. Pourquoi avoir décidé de faire un Challenge avec OuiLive ?

On a été contacté par OuiLive, et la proposition était pertinente ! C’est une belle façon d’impliquer les entreprises. Ce type d’évènement nous demanderait beaucoup de temps d’énergie. Il nous faut donc faire appel à une entreprise spécialisée dans la stimulation et l’animation en entreprise. Nous ne sommes pas formés pour ça, mais en s’associant à OuiLive, on arrive à faire quelque chose de super !

L’objectif est de sensibiliser les entreprises à la cause et aux problématiques des écosystèmes coralliens. En plus, l’événement nous permet de faire connaître Coral Guardian, faire adopter des coraux ou des récifs, améliorer les conditions locales, et financer notre association.

8. Quel est l’impact concret pour Coral Guardian lorsqu’une entreprise s’engage dans le Challenge SEDD 2021 ?

Tout d’abord il y a un impact de sensibilisation des collaborateurs participant au Challenge, qui est en réalité difficilement quantifiable. Je pense que ça se quantifie sur les vingt prochaines années : les gens seront sensibilisés et changeront peut-être leur façon de voir les coraux et l’environnement, ainsi que leur façon de fonctionner. 

Et puis d’un autre côté, ça nous aide dans la mise en place et le suivi de nos programmes de conservation. Ça fait également fonctionner la protection de l’aire marine protégée, parce qu’on travaille avec des gens qu’il faut rémunérer, et nous croyons vraiment que la conservation de l’écosystème se fait à travers l’humain. Ça nous aide vraiment à avancer dans notre mission, qui est la préservation des écosystèmes coralliens. 

De plus, lorsqu’une entreprise s’inscrit au Challenge, elle permet la plantation de cinq coraux en Indonésie et agit donc concrètement et positivement pour nos récifs.

9. Quel message souhaitez-vous adresser aux entreprises ?

Impliquez-vous sur le long terme. Choisissez une cause, et impliquez-vous dans cette cause en aidant des programmes qui ont des actions de terrain, parce que c’est sur le terrain qu’on fait réellement changer les choses.

Clara Lapeyronie, Content Manager chez OuiLive

Par : Clara Lapeyronie

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