Les Objectifs de Développement Durable (ODD) définissent 17 priorités pour un développement socialement équitable, respectueux de l’environnement, économiquement prospère, inclusif et prévisible à horizon 2030. Ils ont été adoptés en septembre 2015 par l’ONU dans le cadre de l’Agenda 2030.

On se concentre aujourd’hui sur l’ODD n°12 : Établir des modes de consommation et de production durables.

Qu’est-ce que l’ODD n°12 ?

Quelle est la situation mondiale en termes de consommation et production durables ? Quelles actions sont mises en place ? Qu’en est-il de l’atteinte de cet objectif ?

On vous dit tout.

1. Qu’est-ce que l’ODD n°12 ?

L’Objectif de Développement Durable n°12 est défini dans l’Agenda 2030 de la façon suivante : “un appel pour les producteurs, les consommateurs, les communautés et les gouvernements à réfléchir sur leurs habitudes et usages en termes de consommation, de production de déchets, à l’impact environnemental et social de l’ensemble de la chaîne de valeur de nos produits. Plus globalement, cet ODD réclame de comprendre les interconnexions entre les décisions personnelles et collectives, et de percevoir les impacts de nos comportements respectifs entre les pays, mais également à l’échelle mondiale.”

Pour concilier croissance économique et développement durable, nous devons réduire d’urgence notre empreinte écologique en modifiant notre façon de produire et de consommer les biens et ressources. La gestion efficace de nos ressources naturelles communes ainsi que la manière dont nous éliminons les déchets toxiques et les polluants sont des cibles clés pour atteindre cet objectif.

2. Quelle est la situation mondiale sur le sujet ?

Les progrès technologiques du XXème ont entraîné une dégradation de l’environnement, mettant en danger les systèmes dont dépend notre développement futur, voire notre survie.

À l’échelle mondiale, nous continuons à utiliser des quantités toujours croissantes de ressources naturelles pour soutenir notre activité économique. Globalement, la production de déchets augmente. Environ un tiers de la nourriture produite chaque année pour la consommation humaine est perdue ou gaspillée, la plupart dans les pays développés.

 

Rappelons quelques chiffres :

1,3 milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année, tandis que près de 2 milliards de personnes souffrent de faim ou de malnutrition.

– Le secteur alimentaire représente environ 22% des émissions totales de gaz à effet de serre, en grande partie à cause de la conversion des forêts en terres agricoles.

– Seulement 3% de l’eau de la planète est potable et les humains l’utilisent plus vite que la nature ne peut la reconstituer.

Une action urgente est nécessaire, pour veiller à ce que l’impact des besoins matériels sur les ressources naturelles et sur l’environnement soit limité.

Pour ce faire, l’ONU a fixé 2 problématiques principales :

1/ Réduire notre empreinte matérielle

Le terme “empreinte matérielle” désigne la quantité totale de matières premières extraites pour répondre aux demandes de consommation finale. C’est une indication des pressions exercées sur l’environnement pour soutenir la croissance économique et satisfaire les besoins matériels des populations.

L’empreinte matérielle mondiale est passée de 43 milliards de tonnes métriques en 1990 à 92 milliards en 2017, soit une augmentation de 113 % en moins de trente ans. Sans action politique concrète, le taux d’extraction des ressources naturelles devrait atteindre 190 milliards de tonnes métriques d’ici 2060.

2/ Améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources plus rapidement

La consommation intérieure de matières (DMC) mesure la quantité totale de matières directement utilisées par une économie pour répondre aux demandes de biens et de services d’un pays. Au niveau mondial, le DMC équivaut à l’empreinte matérielle et a atteint 92 milliards de tonnes métriques en 2017.

3. Où en est la France dans l’application de l’ODD n°12 ?

Quelques chiffres clés :

– La consommation de matières en France s’est élevée à 11,7 tonnes par habitant en 2014, alors que nous produisons chaque année 5 tonnes de déchets par habitant (ministère de la Transition écologique et solidaire, 2017).

– En 2013, un Français consommait en moyenne 143 litres d’eau par jour, contre 165 litres en 2004 (ministère de la Transition écologique et solidaire, 2017).

– En 2015, la viande ne représentait plus que 20 % des dépenses alimentaires observées contre un tiers en 1965 (Insee, 2015).

La transition vers une économie circulaire est un projet de société qui invite à faire évoluer nos pratiques de vie, à inventer de nouveaux modes de production et de consommation plus durables. Ce basculement de modèle économique nécessite une action volontariste de l’État pour définir un cadre économique et financier qui inciterait les acteurs à prendre des décisions dans le sens de l’économie circulaire et pour structurer des filières de production.

L’État a mis en place plusieurs leviers d’actions :

  • Encourager la transformation des modèles économiques des grands groupes pour qu’ils soient plus durables et responsables vis-à-vis de l’écosystème dans lequel ils évoluent,
  • Soutenir l’action du Pacte mondial des Nations unies au sujet de la Responsabilité Sociétale des Entreprises,
  • Sensibiliser et éduquer sur le thème “consommation et production responsables” lors de la Semaine Européenne du Développement Durable,
  • Mettre en place une “exemplarité” de la part des administrations et établissements publics,
  • Faire de l’économie circulaire une source d’innovation sociale et d’opportunité d’emplois pour les plus fragiles.

4. Quelles actions concrètes sont mises en place ?

En France, l’État a mis en place plusieurs cadres d’action contribuant directement à la mise en œuvre de l’ODD n°12 sur son territoire, parmi lesquels :

  • Le projet agro-écologie (2016) a pour objectif d’encourager les modes de production performants à la fois sur le plan économique et sur le plan environnemental (réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires, promotion de l’agriculture biologique, apiculture et agroforesterie, diminution du recours d’antibiotiques vétérinaires).
  • Le programme national pour l’alimentation (2016) : Ce programme s’appuie sur un partenariat avec les collectivités territoriales, le monde associatif, les organismes institutionnels et les acteurs privés pour encourager une alimentation plus durable. Dans le cadre de ce programme, le ministère chargé de l’Agriculture cofinance des initiatives identifiées lors d’appels à projets annuels.
  • Le Programme national de prévention des déchets (2021-2027) définit les orientations stratégiques de la politique publique de prévention des déchets et les actions de production et de consommation durables à mettre en œuvre pour y parvenir.
  • Le pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire 2017-2020 vise à réunir l’ensemble des parties prenantes, tout au long de la chaîne agro-alimentaire, pour réduire de moitié le gaspillage alimentaire à l’horizon 2025.
  • L’affichage environnemental des produits et des services est un dispositif d’information des consommateurs sur les principaux impacts environnementaux des produits et des services. Son rôle est d’orienter les choix des consommateurs vers des produits plus respectueux de l’environnement et d’encourager les producteurs à faire des efforts pour réduire les impacts environnementaux de leurs produits.

5. L’implication des entreprises dans ces enjeux

Les entreprises sont de plus en plus concernées par les objectifs de Développement Durable. Leur impact environnemental étant conséquent (selon une étude de l’INSEE, 25% des entreprises estiment avoir un impact “fort” ou “très fort” sur l’environnement), il est indispensable qu’elles prennent part à ces enjeux le plus rapidement possible.

Quelles actions sont, ou pourraient être, mises en place au sein des entreprises ?

De plus en plus soucieuses de l’environnement et du bien-être de leurs collaborateurs, de nombreuses entreprises ont décidé d’agir concrètement en faveur du Développement Durable. Certaines entreprises mettent en place des actions écoresponsables au sein de leur organisation, quand d’autres décident de mener une réelle stratégie RSE.

De nombreuses actions sont faciles à mettre en place au sein d’une organisation :
– Réduction des déchets
– Réduction de la consommation d’énergie
– Valorisation de la mobilité durable auprès des collaborateurs
… et bien d’autres encore !

Mettre en place une stratégie RSE en profondeur peut s’avérer plus long, mais également plus impactant. Les mesures les plus courantes prises au sein d’une stratégie RSE sont les suivantes :

– Mesurer les émissions de gaz à effet de serre
– Favoriser les circuits courts
– Être transparent sur les conditions de production
– Investir dans l’éco-conception et dans les énergies renouvelables
– Elaborer une stratégie d’économie circulaire

Pour en savoir plus : 100 actions pour développer une stratégie RSE.

La transition vers des sociétés durables et résilientes dépendra finalement de la gestion responsable des ressources naturelles limitées de la planète. Des outils politiques, des actions concrètes et l’engagement des entreprises sont nécessaires pour permettre une réelle évolution vers des modes de consommation et de production durables.

Dans son ouvrage La théorie du Donut, l’économiste britannique Kate Raworth propose un modèle innovant du développement économique, à travers un modèle circulaire : un donut. Selon elle, il devient urgent de réinventer notre modèle de développement pour remédier aux grands maux de notre système actuel : les inégalités sociales et la surconsommation des ressources naturelles.

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