[Portrait de OuiLiver] Benjamin Combes, Les Ateliers Durables

[Portrait de OuiLiver] Benjamin Combes, Les Ateliers Durables

1. Bonjour Benjamin, pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 41 ans. Je suis le fondateur des Ateliers Durables et suis coordinateur du réseau. J’ai monté l’entreprise en 2012, on va bientôt fêter nos 10 ans. J’ai fait mes études en école de commerce à une époque où il n’y avait pas forcément beaucoup d’intérêt pour les questions de développement durable et de bien-être au travail. J’ai donc assez rapidement fui cet univers quand j’en suis sorti et j’ai travaillé ailleurs en ONG pendant quelques années. J’y suis revenu plus tard en essayant d’amener les questions de société qui m’intéressaient et que je voyais évoluer, pour les amener dans mon entreprise.

Benjamin Combes, le fondateur des Ateliers Durables

Benjamin Combes – Fondateur du collectif Les Ateliers Durables

2. Pouvez-vous nous présenter Les Ateliers Durables ? Comment est né le projet ?

Le projet est né il y a 10 ans. Au départ, j’étais dans une démarche d’écologie personnelle. J’avais envie de partager ça avec d’autres personnes et l’entreprise semblait un bon endroit pour le faire. J’ai donc eu l’idée de proposer des ateliers pratiques et courts, pour discuter des sujets de développement durable de manière assez variée en abordant des sujets tels que la consommation responsable, la question climatique, la pollution numérique…

Pour moi la transition écologique n’était pas qu’une question technique, il s’agit plutôt de savoir comment on emmène les gens et on leur donne envie d’agir. Il s’agit donc d’un sujet très lié à la question de la motivation et du bien-être au travail.

L’idée, c’était de proposer quelque chose qui puisse faire le lien entre ces questions d’écologie, de bien-être et de santé des salariés.

3. Quels sont les différents services proposés par Les Ateliers Durables ?

Notre cœur d’activité, c’est ce concept d’atelier où l’on passe une heure en petits groupes avec les salariés pour aborder un sujet de manière pratique et pouvoir échanger dessus. On parle de stress au travail, de relations interpersonnelles, d’alimentation ou de problèmes de sommeil. Au départ, on a ce concept d’atelier et également tous les programmes de formation, qui sont sous des formats un peu plus longs. On propose aussi beaucoup d’événements et on nous sollicite beaucoup pour ça. Notre particularité, c’est qu’on est un réseau pluridisciplinaire d’intervenants, donc on a à la fois des coachs, des psychologues, des nutritionnistes, des ostéopathes. Cela permet à une entreprise qui a envie de monter un événement assez large sur le bien-être au travail, d’avoir une gamme de professionnels à son service.

4. Quels sont les bénéfices pour les entreprises qui font appel à vos services ?

Les entreprises savent que le monde change autour d’elles et qu’elles ne peuvent pas vivre de manière close, sans s’ouvrir aux questions de société. Si elles veulent s’engager sur la question de la transition écologique et sociale, ce n’est pas toujours évident de le faire seul en interne. Elles ont donc besoin d’intervenants extérieurs pour arriver à ouvrir la discussion, à amener des sujets différents. C’est ça qu’elles viennent chercher chez nous, cette ouverture sur la société, mais aussi une capacité à aborder ces sujets de manière ludique et pratique.

5. Pourquoi avoir décidé de faire un Challenge avec OuiLive ? 

Il y a cet enjeu de la Semaine du développement durable qui est là depuis plus de 15 ans. Le concept d’atelier permet d’atteindre un certain nombre de personnes dans l’entreprise ou même à distance, mais on est limité dans la cible qu’on arrive à toucher. Le fait d’utiliser un concept de gamification avec une appli, un jeu, un concours… on est dans une culture qui fait parler de développement durable, mais de manière ni punitive ni négative. Au contraire, cela permet d’aborder ces questions de développement durable de façon fun et utile pour les gens, de créer une émulation autour de ces dernières. C’est pour ça que j’ai été assez conquis par l’application une fois que je l’ai utilisée, je trouve que le concept permet vraiment ça. En plus, c’est pour la bonne cause puisqu’on réalise ce Challenge en partenariat avec Coral Guardian et que les enjeux autour de l’océan sont des sujets qui me parlent.

6. En quoi vont consister les ateliers proposés durant le Challenge SEDD 2021 ?

On a quatre thématiques, on couvre dix sujets que l’on a voulus varier, autour des enjeux actuels des entreprises, et parlant de la pollution numérique ou encore de la mobilité durable. Dans chacun de ces webinaires, on va proposer plusieurs temps, un temps d’acquisition des connaissances, un temps d’échanges entre participants qui vont pouvoir discuter de ces sujets et de comment ils le vivent dans leur entreprise. Un temps de pratique et de réflexion sur sa propre conscience et sa propre culture écologique. Par exemple, sur la mobilité, on va étudier les différents modes de vie. Il y a plein de fausses croyances, que l’on va essayer de déjouer avec une experte du sujet à travers des quiz, des jeux et on va amener chacun à réfléchir sur quel est le prochain petit pas qu’il peut faire en termes de mobilité, plus durable, plus active.

7. Pourquoi les entreprises devraient-elles participer au Challenge SEDD 2021 ? Quels vont être les bénéfices pour leurs collaborateurs ?

Je pense que l’on a été un peu dispersé depuis un an et demi avec la crise sanitaire et qu’actuellement, que ce soit au niveau des RH ou des responsables RSE, on a conscience qu’il y a un besoin de recréer de l’envie d’être ensemble. Ce Challenge tombe donc vraiment à point nommé, dans une période où les RH se demandent comment faire revenir les gens au bureau pour justement recréer du lien. Pouvoir voir que le bureau et la vie en commun ça peut aussi être amusant et que ça a du sens. Finalement, ça permet aussi de repartir sur un objectif commun en entreprise autour de valeurs qui deviennent des valeurs positives avec ce Challenge.

8. Un dernier mot ?

Confiance, confiance en l’avenir. 

On a dû surmonter des épreuves ces derniers temps, mais de ce que je ressens au vu des discussions avec les gens, ça remet un petit peu de baume au cœur. Je pense que les gens ont envie de se retrouver. 

Xavier

Par : Xavier Pichelin

[Portrait de OuiLiver] Martin Colognoli, Coral Guardian

[Portrait de OuiLiver] Martin Colognoli, Coral Guardian

1. Bonjour Martin, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Martin Colognoli, je suis de formation en biologie marine, écologie marine et aquaculture. J’ai toujours été passionné par les milieux aquatiques et par tout ce qui est sous l’eau, que ce soit de l’eau douce ou de l’eau de mer. Après mes études, je suis parti travailler en Indonésie dans une ferme d’exportation de poissons tropicaux et de coraux pour les aquariums. Ça a été un travail intéressant, mais qui n’était pas du tout en accord avec la cause et les valeurs que je défendais. Dans ce travail j’ai pu apprendre la culture du corail, parce qu’il y avait aussi du prélèvement de poissons sauvages et de l’élevage de coraux (puisque le prélèvement en milieu naturel était interdit). J’ai réfléchi à comment trouver un chemin dans la vie qui soit passionnant et dont je puisse faire un métier, et l’idée m’est venue de faire l’inverse de ce que je faisais auparavant : impliquer les pêcheurs pour protéger les récifs coralliens.  

Je suis également passionné de photographie, et j’allie ça dans Coral Guardian. L’image est très présente dans l’association.

Martin Colognoli, fondateur de l'association Coral Guardian

Martin Colognoli – Co-Fondateur & Directeur de l’association Coral Guardian

2. Pourquoi vous êtes-vous engagé personnellement dans la protection des récifs coralliens ? 

Mon engagement vient de mes expériences de vie. Pendant mes études, j’ai travaillé sur le corail de façon théorique, ensuite je me suis retrouvé dans cette ferme d’exportation, et la logique a voulu que je prenne cette direction.

3. Pourquoi avoir choisi de participer au Challenge SEDD 2021 ?

Le corail est un animal marin, qui occupe 0,2% de la surface des océans. Ils ont un rôle de préservation de la biodiversité : 25% des espèces marines se trouvent dans les récifs coralliens. En conservant la biodiversité, ils offrent de la nourriture aux humains à proximité, mais également une protection des côtes en absorbant l’énergie des vagues qui pourraient détruire les villes et villages côtiers. Ils ont également un intérêt pour l’avenir pharmaceutique : chez les coraux il y a de nombreuses molécules qui pourraient traiter des maladies infectieuses notamment. 

Les coraux sont des organismes témoins du changement climatique. Ils existent depuis 500 millions d’années, et s’adaptent très mal aux changements rapides de conditions. Ce seront les premiers organismes à disparaître de façon massive si la situation ne change pas. Ce sont des témoins de la qualité de l’environnement général de la planète. 

4. Quels sont les risques d’une forte diminution voire d’une disparition des coraux ?

Si les coraux venaient à disparaître, on aurait une énorme perte de biodiversité, et donc des problématiques de pêche et de ressources alimentaires. En allant plus loin, on pourrait même imaginer des problématiques de famine et de déplacement de populations. 

Si les récifs sont détruits à cause du réchauffement climatique, ils ne protègeront plus les côtes. Lors des tempêtes, les vagues entreraient sur la côte, en mangeant le sable et la partie derrière les récifs, et attaqueraient les villes et villages. Encore une fois, il y aurait donc une problématique de logement et de déplacement des populations.

5. Pouvez-vous nous présenter Coral Guardian ?

 

Coral Guardian est une association qui existe depuis 2012, et dont la mission principale est la protection et la restauration des récifs coralliens à travers l’implication des communautés locales et internationales. 

On travaille sur 3 axes différents : 

  • La conservation marine participative : impliquer les communautés dépendantes des coraux, en les formant à travailler à plein temps pour protéger et restaurer les coraux, et sensibiliser les communautés locales.
  • La sensibilisation du grand public : sensibiliser le plus grand nombre aux problématiques des récifs coralliens, puisqu’ils sont détruits localement, mais aussi globalement à travers le réchauffement climatique. 
  • La science : améliorer nos techniques de terrain à travers l’observation, contribuer à aider les universités dans la recherche fondamentale ou appliquée sur le fonctionnement du corail, et vulgariser les articles scientifiques pour les transmettre au grand public.

6. Quelles sont les différentes actions menées par Coral Guardian ?

 

Nous avons deux programmes de terrain : 

  • Un programme en Indonésie, à côté du parc national de Komodo sur l’île de Flores, où l’on travaille avec un petit village de pêcheurs de 700 habitants. L’objectif est d’impliquer une partie de ce village. On embauche 8 personnes à plein temps à travers l’association locale pour protéger la zone : il y a un roulement sur la zone de protection, pour que le récif soit protégé 24h/2H 7j/7. Ces gens sont formés pour protéger et restaurer les récifs, connaître les coraux, maintenir les récifs en bonne santé, sensibiliser les touristes et toute autre partie prenante. 
  • Un programme en méditerranée : similaire au programme en Indonésie, avec quelques nuances dues aux traditions locales. Ce n’est pas un récif corallien, ce sont des écosystèmes coralliens, mais ils ont tout autant d’importance. L’objectif est le même : impliquer les locaux pour protéger et restaurer les coraux, sensibiliser, et nettoyer les fonds (filets de pêche, plastique…). 

Ensuite, nous avons des actions de sensibilisation : 

  • Une exposition photographique au musée océanographique de Monaco, disponible jusqu’en janvier 2022. Mes photos ainsi que la présentation de l’association y figurent pour sensibiliser le grand public. 
  • Un kit de sensibilisation donné à des bénévoles pour sensibiliser dans des clubs de plongée, dans des écoles, etc. 

 

7. Pourquoi avoir décidé de faire un Challenge avec OuiLive ?

On a été contacté par OuiLive, et la proposition était pertinente ! C’est une belle façon d’impliquer les entreprises. Ce type d’évènement nous demanderait beaucoup de temps d’énergie. Il nous faut donc faire appel à une entreprise spécialisée dans la stimulation et l’animation en entreprise. Nous ne sommes pas formés pour ça, mais en s’associant à OuiLive, on arrive à faire quelque chose de super !

L’objectif est de sensibiliser les entreprises à la cause et aux problématiques des écosystèmes coralliens. En plus, l’événement nous permet de faire connaître Coral Guardian, faire adopter des coraux ou des récifs, améliorer les conditions locales, et financer notre association.

8. Quel est l’impact concret pour Coral Guardian lorsqu’une entreprise s’engage dans le Challenge SEDD 2021 ?

Tout d’abord il y a un impact de sensibilisation des collaborateurs participant au Challenge, qui est en réalité difficilement quantifiable. Je pense que ça se quantifie sur les vingt prochaines années : les gens seront sensibilisés et changeront peut-être leur façon de voir les coraux et l’environnement, ainsi que leur façon de fonctionner. 

Et puis d’un autre côté, ça nous aide dans la mise en place et le suivi de nos programmes de conservation. Ça fait également fonctionner la protection de l’aire marine protégée, parce qu’on travaille avec des gens qu’il faut rémunérer, et nous croyons vraiment que la conservation de l’écosystème se fait à travers l’humain. Ça nous aide vraiment à avancer dans notre mission, qui est la préservation des écosystèmes coralliens. 

De plus, lorsqu’une entreprise s’inscrit au Challenge, elle permet la plantation de cinq coraux en Indonésie et agit donc concrètement et positivement pour nos récifs.

9. Quel message souhaitez-vous adresser aux entreprises ?

Impliquez-vous sur le long terme. Choisissez une cause, et impliquez-vous dans cette cause en aidant des programmes qui ont des actions de terrain, parce que c’est sur le terrain qu’on fait réellement changer les choses.

Clara Lapeyronie, Content Manager chez OuiLive

Par : Clara Lapeyronie